Parcours d’apprentissage de l’art oratoire

Pour reprendre les axes de Cyril Delhay, nous avons choisi de partager notre expérience empirique d’artistes dramatiques et notre expérience d’encadrement d’ateliers ou de formations artistiques. Forts de nos parcours, nous avons réfléchi aux notions et outils qui nous paraissent indispensables de transmettre aux élèves, futurs bacheliers. Nous nous sommes questionnés quant au juste processus à leur proposer : un processus nécessaire aux conditions d’une prise de parole en situation de représentation, le moins intimidant possible pour donner envie aux individus de s’engager dans ce travail. Il nous a semblé juste de le définir en trois/quatre phases qui font naturellement écho aux lignes directrices définies par Cyril Delhay dans son rapport sur le grand oral  :

Phase 1

  • Créer une dynamique de groupe et les conditions de l’instauration d’un climat de confiance et de bienveillance. 
  • Découvrir son instrument : sa corporalité, sa voix, ses émotions, etc. 

Phase 2

  • Comprendre l’acte de représentation. 
  • Prendre du plaisir dans l’acte de représentation. 
  • Faire ses gammes techniques. 

Phases 2bis

  • Disponibilité de l’acteur : mettre ses ressources techniques et sa personnalité au service de l’acte de représentation. 
  • Utilisation des techniques des arts du clown et de l’improvisation. 
  • S’adapter à son auditoire, aux imprévus. 

Phase 3

  • Additionner ses savoirs et ses expériences. 
  • Improviser à partir de ses connaissances. 
  • Penser à sa posture d’orateur, se mettre en scène. 

Question d’organisation : 

Dans l’idéal, il faudrait consacrer au moins 35 heures par phase pour que les élèves puissent expérimenter de manière constructive chacune d’elles. 

Dans une organisation scolaire il pourrait être conseillé que les élèves pratiquent l’art oratoire une fois par quinzaine à raison de 2 heures ou d’1h30 ( idéalement par sessions de 3 heures); l’importance de la régularité de la pratique n’a pas besoin d’être démontrée. 

Il est important de privilégier un temps de séance long pour isoler son mental de l’extérieur, réveiller le joueur, mettre le groupe en dynamique et ensuite travailler sur le fond. Comme un sportif s’échauffe, un orateur a besoin de paliers pour développer son potentiel et performer. On ne peut pas brûler les étapes, l’objectif est d’arriver à l’oralité. Ce sont l’exercice et la répétition qui vont permettre d’être à l’aise et de lâcher prise. 

 

Ce parcours peut-être imaginé sur une année scolaire (une phase par trimestre), ou il peut s’imaginer sur plusieurs années en travaillant une phase sur chaque niveau.